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J'ai lu Ressac de Diglee. Et j'ai enfin pris le te

J'ai lu Ressac de Diglee. Et j'ai enfin pris le temps de découvrir Angèle Vannier, la poétesse aveugle qui a donné son nom au collège où j'ai étudié. Je lis peu de poésie mais j'ai lu lentement ce recueil lors de ma petite retraite en solo. Comme @diglee_glittering_bitch je suis allé m'isoler quelques jours en Bretagne. J'ai loué une toute petite maison pleine de vierges et de cierges, dans le coin où j'ai grandi. J'ai lu #Ressac et #AngèleVannier et j'ai marché. Comme quelqu'un qui ne connaît rien de là où il a grandi, je suis allé à l'office de tourisme, où pour 20 centimes l'unité on m'a donné des cartes de randonnée. Il faisait frais mais il faisait beau. Sauf quand il pleuvait un coup. J'ai marché entre les champs et les bois (de hêtre et houx surtout), les bouts de landes, les tourbières, par les quelques haies bocagères qu'il reste. C'était vert, brun, doré. Toujours avec mon ciré orange, par peur des chasseurs. Entre les trognes, les ronces et les cépées de châtaigniers. Je suis passé par un château où a séjourné Chateaubriand, un rocher où Balzac a situé une scène des Chouans, une maison où Jean Guéhenno passait ses vacances, petit. J'ai été salué par de très nombreuses vaches en chemin, pas mal de chiens, des moutons, des chevaux, quelques chèvres. J'ai salué des poules et des oies. J'ai vu trois biches ou trois chevrettes détaler. J'ai entendu des buses et j'ai entraperçu une petite chouette dans la pénombre quand j'ai été surpris par la nuit. Je rentrais fatigué mais heureux. Je me préparais une galette avant de me poser sur le rocking-chair en rotin avec mes deux livres. J'ai retrouvé dans le texte de Diglee le même besoin de calme. Dans les vers d'Angèle Vannier les mêmes paysages. Ça m'a fait du bien.

Livres dévorés cette semaine 2/3 . C'est le prem

Livres dévorés cette semaine 2/3
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C'est le premier livre de #MegElison publié en France et je vous conseille de ne pas attendre que les autres sortent. Ce recueil de nouvelles est gé-ni-al ! D'ailleurs Big Girl et La pilule (The Pill) ont été nominées à plusieurs prix prestigieux de SF et La pilule a gagné le Locus Award de la meilleure nouvelle longue.
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On sent que Meg Elison aime particulièrement le format des nouvelles et ça lui réussit. Elles m'ont toutes plu. Son ton sarcastique et mordant m'a tout de suite séduit. Et les sujets : la taille, le poids, la place des femmes. Le fait qu'elle parle du corps – des personnes grosses, d'une géante, des gens surveillés, et même d'une citrouille énorme – m'a parlé.
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Surtout la première nouvelle, #LaPilule qui donne le ton. C'est tout ce que j'attendais depuis longtemps. Dans le sens où j'attendais de la bonne SF qui traite de poids/de surpoids, par une personne concernée. Ça fait un bien fou. Et c'est très intelligent. Très drôle. Et ça fait réfléchir.
Et en parlant de faire réfléchir, le texte Emportée par Autant en emporte le vent est tellement important. Je veux lire la même chose par des auteur·ices francophones.
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Bref, n'hésitez pas. En plus la couverture est très belle.
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Je n'attends plus qu'une chose : la sortie de The Book of the Unnamed Midwife en français.

Livres dévorés cette semaine 1/3 . #JulietteRous

Livres dévorés cette semaine 1/3
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#JulietteRousseau revient habiter dans la maison familiale. À la campagne. En Haute-Bretagne. Ce genre de maisons que j'imagine un peu à l'écart d'une commune. Près d'un bois (il ne doit plus y en avoir beaucoup, le bocage est remplacé par des champs de maïs de plus en plus grands). Où on fait attention quand on sort le weekend parce que les chasseurs aussi sont de sortie. Ce genre de maisons avec plein de souvenirs, plein d'histoires.
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Dans #LaVieTêtue elle s'adresse à sa sœur décédée. Elle convoque ses souvenirs, leurs souvenirs. C'est l'occasion de parler de la maladie, des corps des femmes, des désirs, d'enfantement, d'IVG. De douleurs, d'erreurs, d'errances, d'apprentissages. De leur mère, de leurs pères. Des pères de leurs enfants. Des violences.
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Les chapitres sont courts et malgré la dureté des sujets, c'est beau. C'est beau parce que quand elle évoque le poids du passé – toute cette violence patriarcale en héritage – c'est pour tenter de la transformer. Accepter certaines choses, faire son deuil d'autres. Survivre.
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C'est beau aussi parce que la plume est belle. Tour à tour douce ou brute, elle s'adapte à ce que Juliette Rousseau dit, au ton qu'elle veut y mettre. Elle m'a beaucoup touché. Parce que c'est très personnel et que pourtant j'ai pu m'y retrouver. J'ai aimé la forme – les poèmes intercalés dans le récit, avec quelques mots en gallo, qui rattachent cette écriture au lieu des souvenirs. Comme une façon de se le(s) réapproprier.

Mephisto - Le Volcan J'ai enfin pris le temps de l

Mephisto - Le Volcan
J'ai enfin pris le temps de lire ces deux romans de Klaus Mann que je voulais lire depuis longtemps. Merci @on_ne_lit_pas_a_table_ et @palir_au_soleil pour ce #CeMoisCiOnLitKlausMann
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#Mephisto met en scène un acteur, aux sensibilités de gauche, qui est resté en Allemagne dans les années 30 et a accepté sans broncher le nazisme. Évidemment, c'est piquant, mordant. Il y a des défauts à ce roman (c'est un peu long, pas forcément très bien construit et certains passages ont très mal vieilli), mais c'est aussi très fort. Cette critique de la complaisance, écrite au milieu des années 30, démontre tout le courage de Klaus Mann et aura un impact énorme sur la culture allemande d'après-guerre. Que deviendront ces artistes quand le nazisme sera renversé ?
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#LeVolcan traite lui des personnes qui ont fui l'Allemagne nazie, en France, en Suisse, en République tchèque, aux États-Unis, en Chine. Et leur engagement. On peut le lire comme le pendant de Mephisto. Publié juste avant 1939, il est avant tout une ode à la lutte antifasciste. Mais aussi un hommage à toutes ces personnes qui ont dû vivre l'exil, et qui ne s'en sont pas toutes sorties. À cet égard, tous les personnages qu'on suit sont extrêmement attachants. J'ai adoré cette lecture.
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Aujourd'hui plus que jamais il est important de relire la plume acérée, lucide et pleine d'espoir de Klaus Mann. Et ce ne serait pas une mauvaise chose de proposer une nouvelle traduction de ces livres. Quoi qu'il en soit deux bonnes idées lecture pour #LesFeuillesAllemandes qui commencent.

Plus ça va et plus je parle de science-fiction ic

Plus ça va et plus je parle de science-fiction ici. Cette fois on embarque dans l'aventure #OctobreOnVoyageEnImaginaire de @riendetelque et j'en profite pour vous parler cyborgs.
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C'est une figure incontournable du genre, et pourtant l'une des moins étudiées. Qu'est-ce qu'un·e cyborg ? Ce n'est pas tout à fait un robot, même si dans le langage courant les deux sont synonymes.
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On va se pencher sur le Manifeste cyborg d'Haraway. La lire est toujours passionnant – même si je ne comprends pas toujours où elle veut en venir. Alors on va s'aider du livre d'ïan Larue. Dans lequel elle reprend et développe la théorie de #DonnaHaraway en s'appuyant sur des œuvres de science-fiction féministes.
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La cyborg (parce que le cyborg n'est qu'un rebut du patriarcat qui ne nous avance à rien ici) est un organisme cybergénétique. C'est à dire un être vivant doté de parts biomécatroniques. Mais pour Haraway, la cyborg est surtout une possibilité : celle d'en finir avec le capitalisme, la famille, la suprématie blanche et le patriarcat. « La cyborg est une femme qui s'hybride avec un autre dispositif, machine ou animal » nous dit #ïanLarue et c'est ce qui lui permet de s'affranchir des rapports de genre, de classe, de race... Et la cyborg fonctionne en groupe, avec ses sœurs cyborgs, pour changer les choses. Je ne peux évidemment pas résumer leur pensée en un post insta, mais je vous encourage à les lire si ça vous intéresse. J'ai trouvé ça passionnant (et j'ai très envie de lire les livres cités ou analysés que je ne connaissais pas encore).
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Et je vous recommande aussi ces deux romans, que Larue et Haraway ne mentionnent pas – parce qu'ils sont tout récents.
Dans La séquence Aardtmann, Saul Pandelakis met en scène humains et bots (les deux personnages principaux sont trans) qui tissent une réflexion très intéressante sur les corps queers et leur pouvoir de transformer la société.
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Dans Sorrowland de Rivers Solomon, on suit Vern, une femme noire albinos qui voit son corps se métamorphoser et développer des pouvoirs étranges pour la sauver. Pendant toute la lecture j'ai imaginé une femme-fongus badass, d'où les champignons.

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