Pourquoi lire l’imposteur ?
- Le livre : si vous avez tellement aimé l’Adversaire d’Emmanuel Carrère que vous cherchez à lire le même genre de livre, mais en plus long et plus abouti.
- Le décor : pour en savoir plus sur la Guerre d’Espagne et le poids du franquisme encore présent aujourd’hui en Espagne.
- Le genre : Un livre unique en son genre, entre biographie, ouvrage d’histoire et réflexions d’un écrivain sur son rôle, et le rôle des histoires face à l’histoire.
- Le style : c’est assez long (482 pages en poche), mais Javier Cercas sait comment garder son lectorat en haleine. Vous ne pourrez plus lâcher L’imposteur.
L’histoire
C’est l’histoire de l’écrivain lui-même qui décide d’écrire l’histoire qu’il a laissé de côté pendant très longtemps : la vie de Enric Marco, un Barcelonais encore célèbre en Espagne pour sa lutte contre le franquisme et sa déportation dans le camp de Mauthausen pendant la seconde Guerre Mondiale. Ou en tout cas, c’est ce qu’il a dit pendant des années, et tout le monde l’a cru jusqu’à ce qu’un historien remette en question les déclarations de Marco au début des années 2000.
Javier Cercas nous emmène dans une aventure folle : entre travail d’historien et analyse de la personnalité de Marco, il s’agit de savoir si cet homme a menti ou dit la vérité. Mais ce qui intéresse l’auteur c’est aussi la question de l’Histoire, du témoignage et du discours sur l’histoire. Qu’est-ce que la vérité ? Pourquoi ment-on ? Quel est le rôle de l’écrivain ? Qui a le droit de raconter des histoires ?
« Le résultat du mélange d’une vérité et d’un mensonge est toujours un mensonge, sauf dans les romans où c’est une vérité. Marco a confondu de façon volontaire les romans et la vie : il aurait dû mélanger des mensonges et des vérités dans un cas mais pas dans l’autre ; il aurait dû écrire un roman. S’il avait écrit un roman, il n’aurait peut-être pas fait ce qu’il a fait. Peut-être est-il un romancier frustré. Ou peut-être ne l’est-il pas et ne s’est-il pas résigné à écrire un roman parce qu’il a voulu le vivre. Marco a fait un roman de sa vie. »
L’imposteur, javier cercas
ce que j’en ai pensé
J’ai été complètement emporté par ce livre. J’ai toujours eu un faible pour les écrivain·es qui s’interrogent sur leur travail d’une façon intelligente (et non pas nombriliste). Ayant fait des études d’histoire et je pense que ce livre correspondait complètement à mes attentes. Je me suis toujours interrogé sur les questions posées dans ce livre : j’ai travaillé sur un projet de recherches sur le lien entre les romans et l’Histoire et sur ce que disent les romans de l’époque à laquelle ils ont été écrits.
Javier Cercas n’est pas historien. Et c’est tant mieux. C’est seulement en tant qu’écrivain qu’il pouvait raconter cette histoire, la vie d’Enric Marco. C’est fait avec justesse, avec honnêteté et respect. Le résultat est un livre incroyable et drôle, prenant et beau.
Je le conseille à toutes les lectrices et lecteurs qui aiment l’Histoire et qui se passionnent pour les romans qui traitent des grandes questions historiques du XXe siècle.
l’imposteur sur instagram
Où trouver l’imposteur de javier cercas ?
Vous trouverez l’Imposteur aux éditions Actes Sud ou en poche chez Babel, dans une librairie proche de chez vous.
Que lire après ?
Je veux maintenant lire d’autres livres de Javier Cercas, et j’ai entendu le plus grand bien de Les soldats de Salamine et Les lois de la frontière. Son dernier roman a été publié en français sous le titre : Le monarque des ombres.
J’ai eu ensuite très envie de lire ou relire ces livres parmi les meilleurs à traiter de près ou de loin de la guerre d’Espagne :
- Pas pleurer, Lydie Salvayre
- L’espoir, André Malraux
- Les grands cimetières sous la lune, Georges Bernanos
- Hommage à la Catalogne, George Orwell
L’imposteur, Javier Cercas est un livre qui se passe à Barcelone, en Catalogne, en Espagne.